Cette considération est notamment confirmée par le travail de Takayo Chioyta, qui transforme les makis en tableaux gastronomiques.

Et le sushi devient toile pour peindre

Autrement dit, la surface du riz à sushi dévoile des dessins faits à partir d’associations de garnitures et de sauces. Takayo Chioyta, qui signe ses œuvres avec le pseudonyme Tama-Chan, est une des rares femmes évoluant dans un univers d’homme, celui du maître sushi. Celui-ci est appelé itamae en japonais. Un défi donc, mais aussi un grand courage, car on le sait, de tout temps, il n’est évident de s’imposer dans un secteur où la masculinité est maître. Cette audace s’exprime d’ailleurs dans ses créations. En effet, Tama-Chan ne peut apprécier le résultat de son travail qu’une fois le rouleau de sushis découpé en plusieurs rondelles. Autrement dit, le travail se fait un peu à l’aveuglette, mais surtout à l’intuition.

Un travail d’orfèvre

Autant le dire, réussir de telles œuvres nécessite une bonne dose de doigté, mais également de l’expérience. He oui, il faut savoir comment ou plutôt essayer d’imaginer le rendu à partir de l’emplacement des ingrédients. D’ailleurs, Tama-Chan n’a pas totalement réussi sa reproduction de La Jeune Fille à la perle de Vermeer. Mais nous ne lui tiendrons pas rigueur pour cela ! Déjà qu’il n’est pas évident de réussir un simple maki, nous ne nous permettrons jamais, ô grand jamais, de lui adresser une critique parce qu’il y a quelques défauts sur l’une de ses œuvres.